SUJET : Les gorges de la Jonte

L'après midi avance, et le ballet de voltige aérienne continue inlassablement, pour mon plus grand plaisir...

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Les clichés s'enchaînent, heureusement que j'ai pris quelques cartes mémoires, et que même si elle sont un peu en deçà de celles de mes D2 et D3 les performances des batteries du D4s restent extrêmement bonnes malgré le poids des verres du 500 mm...

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Allez, encore une... et une autre... Il commence à se faire tard, et le chemin du retour est long mais je suis comme un enfant devant une vitrine de Noël et Je n'arrive plus à m'arrêter...

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J'ai bien ma lampe frontale d'escalade dans ma poche mais ici, à l'ombre des causses, l'obscurité tombe vite . Si je ne veux pas finir de nuit il est franchement temps de se mettre en route... J'ai certainement de belles images dans la musette, mais malgré tous mes efforts je n'ai pas réussi à en avoir un posé à distance raisonnable, et comme je suis un éternel insatisfait, surtout en ce qui concerne la qualité de mes images que j'ai toujours beaucoup de mal à apprécier... Ha, ça manquera au moment du bilan... Arrivé vers la fin des corniches, je fais une petite pose juste en face du ravin de Cassagnes afin de profiter une dernière fois du panorama, quand soudain un grand fauve arrive en contrebas, fonçant vers moi... Il devrait passer juste derrière le piton qui se trouve à une trentaine de mètres... Si j'arrive à le cadrer au moment où il sortira de derrière le rocher ça va faire une très belle image... Mais contre toute attente il ne fait pas le tour et comme dans un rêve il se pose juste en face de moi, et fait son show devant mon objectif...

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J'appellerais cela un pur moment de grâce... Ils sont plutôt rares en photo animalière, et généralement pas faciles à aller chercher. J'apprécie celui ci à sa juste valeur... Mon seul regret aura été d'être seul, ni ma femme ni mes enfants ne m'ayant accompagné cette fois, et je n'ai personne avec qui le partager... Heureusement les images elles seront là pour en témoigner... Allez, un petit dernier dans le bleu avant de rentrer? et hop!, c'est dans la boîte...

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A regret cette dernière image met un terme à ma balade cevenole. L'appréciation d'une image est quelque chose de très subjectif et personnel. On peut bien sûr avoir une approche technique, en disséquant la construction, les paramètres de prise de vue, etc... mais plus ça va plus je m'éloigne de tout ça, et essaie de laisser parler mon instinct. Elle me plait... ou pas. Peu importe le pourquoi ou si elle défie les lois de la composition... Si je ne devais pour ma part en retenir qu'une? ça serait la 18, sans aucune hésitation.

Je ramène des clichés sympas, et peux considérer ce séjour comme assez réussi, mais je suis bien sûr loin d'avoir réalisé les images que j'ai en tête. Il me faudra donc revenir... Un petit tour par ici au printemps et/ou en été me permettra certainement d'aller chercher de nouvelles ambiances, de nouvelles espèces... J'ai hâte! C'est dans l'hexagone et assez facile à organiser, ça pourrait être une bonne occasion de faire une virée en compagnie d'autres membres de WILIPI...

Merci Jean-Christian pour cette belle balade et les superbes photos qui l'accompagnent.

Tu as raison, l'esthétique et le ressenti sont plus importants que la technique (mais c'est quelqu'un qui ne maîtrise pas tant la technique qui te dis ça).
C'est vrai que la 18 est très jolie, je me suis d'ailleurs arrêté plus longtemps sur elle que sur les autres avant même de lire ton texte : la diagonale, la position des primaires, le détail du plumage, les tons et le filé du bokeh etc j'ai tout apprécié mais j'avoue m'être dit "dommage qu'on ne voie pas la tête".

En tout cas, bravo pour le reportage qui donne vraiment envie de faire un tour là-bas.

Encore de superbes images

Merci

Tout juste rentré d'un séjour dans les Cévennes ou j'ai eu l'occasion de retourner faire quelques petits tours sur la Jonte. Après avoir exploré les lieux en automne et au printemps dernier j'avais hâte d'aller y traîner à nouveau mes guêtres en été, avec en ligne de mire le moine et le percnoptère, qui recolonise les lieux en provenance d'Afrique pendant l'été. Allez, c'est reparti, et en ce petit matin de mi Juillet me voilà à nouveau à Cassagnes. D'après les renseignements que j'ai pu glaner auprès des gardes du parc national des Cévennes il y a cette année présent dans les gorges près de 500 couples de fauves, 27 couples de moines, un seul et unique couple de percnoptères et bien sûr Layrou, un mâle gypaète barbu de 4 ans relâché sur les gorges du Trévezel en 2013 dans le cadre du programme de réintroduction de l'espèce, que j'ai eu la chance d'apercevoir à l' automne 2016 non loin des vases et qui est maintenant fixé sur le causse Méjean. Ca fait pas lourd en Percnoptère mon affaire, mais à vaincre sans péril.... et puis même si je ne vois que des fauves le plaisir de voir passer ces superbes rapaces si près est tel que je ne serai pas déçu quoi qu'il arrive... alors allez, hop, le barda sur le dos et en route pour le chemin des corniches...

A peine installé sur mon site favoris, ca commence, plutôt bien, avec des fauves qui passent en tout sens à raser les falaises..

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Ce petit assortiment d'images glanées tout au long des 8 séances que je ferais lors de ce séjour donne un aperçu du fantastique ballet que les fauves cévenoles m'auront offert pendant ce séjour. Bien des fois j'ai instinctivement baissé la tête tant par moment ils sont passés près... En cette premiere séance j'aurais même la chance d'apercevoir le couple de Percnoptère, sans toutefois parvenir à faire des images, mais pour une fois j'ai du temps....

On repart, chouette, sur un des sites en France qui symbolise la lutte pour la sauvegarde des rapaces en France ! Belle entrée en matière...

Bon, pour les fauves c'est à peu près dans la boite, reste les deux autres espèces emblématiques des lieux, le vautour moine et le vautour percnoptère... Avec 27 couples présent sur l'ensemble du site, même si je ne les ai vu que rarement photographier le vautour moine devrait être possible... Et un petit matin de mi juillet dame chance veut bien me sourire. A mon arrivée sur les lieux un vautour moine est posé sur un piton, tout proche du sentier de la corniche, juste sur l'entrée des gorges..

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C'est pourtant rare de voir un vautour posé à bonne distance, quant aux chances que ce soit un moine.....là journée commence bien, et se poursuit en fanfare, avec le passage du même moine, en vol cette fois ci, à quelques mètres de moi sur mon spot favori...

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Au global j'aurai la chance de prendre au moins quatre moines différents, et d'en identifier formellement trois grâce à leur bagues, pouvant ainsi apporter mon tout petit caillou à l'édifice, en transmettant les numéros aux agents du parc national des Cévennes et à la LPO des grands causses, en charge du suivi des vautours et de la réintroduction du Gypaète barbu.

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Le relativement mauvais temps qui sévira pendant ce séjour perturbera quelque peu les vols, et le ciel restera désespérément vide certains jours, mais m'offrira également des moments de grâce, avec des lumières magiques...

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Pour le moine je ne me plains pas, c'est pas trop mal. Pour le Percnoptère en revanche c'est pas gagné. Je l'aperçois tout les jours pendant sa phase d'envol, lorsqu'il pompe le long des falaises, mais les conditions météo l'eloignent systématiquement de moi... C'est rageant, mais c'est comme cela, et il va falloir attendre de meilleurs conditions, et surtout croiser les doigts.... Un seul couple dans l'immensité de ce site ça fait vraiment pas lourd....peut être dame chance me sourira t-elle à nouveau avant la fin du séjour?

On s'accroche, mais rien n'y fait, les conditions météos restent mauvaises, avec un vent qui remonte les gorges. Ca vole peu. Je vois bien à chaque fois mes deux Percnoptères à l'envol le matin, mais ils longent la falaise toujours en s'éloignant, dans des secteurs totalement inaccessibles... Jusqu'à ce matin de fin juillet ou, enfin, les conditions changent.



Il y a quelques jours que cela n'a pas volé, et ce matin là, à l'envol, une nuée de plus de 300 vautours met le cap droit sur moi et pompe le long de la falaise à seulement quelques mètres. Le spectacle est fantastique, et ça passe en tous sens, à me frôler... quand soudain je distingue au milieu de la nuée de fauves et les quelques moines qui les accompagnent un oiseau different...



C'est lui, pas de doute, et même si il s'approche beaucoup moins j'arrive à le cadrer.



Et c'a y est, c'est la passe de trois....



Je n'ai certe pas les images de Percnoptère dont je rêvais, mais avec un seul couple présent et peut être un troisième individu isolé c'était très compliqué.
Il me faudra sans doute attendre l'année prochaine, et espérer une densité d'oiseau sur site un peu plus grande... ce n'est que partie remise...

Vous prendrez bien un dernier petit fauve avant de partir?

Excellent d'avoir pu mettre en boîte le Moine et le Percno

Sympa d'avoir pu mettre ces deux espèces rares en boîte, surtout le Percnoptère, je ne savais pas qu'il y en avait toujours en France. Pas facile en haut des falaises, je m'y suis un peu essayé pendant les dernières vacances...

Superbe toutes ces images

Et quelle patience