SUJET : En tandem au Kruger

Les paysages sont encore assez sympa mais les occasions d'observations à peu près inexistantes, quelques zèbres et éléphants, et de toutes façons tout est écrasé par la chaleur.
Ensuite... ensuite nous faisons connaissance de la forêt de mopanes. Pour moi, elle était évocatrice des romans d'Alexander Mc Call Smith. Ah Mma Ramotswe prenant son thé rouge en humant les senteurs venues de la forêt de mopanes !
Mais allons donc, revenons sur terre. Il faut vraiment être né sur place, au Botswana en l'occurrence, pour y trouver quelque charme. La partie centrale du Kruger est elle aussi couverte d'une forêt de mopanes, en témoigne par exemple le nom du grand Main Camp de Mopani. Ce sont des étendues immenses couvertes d'arbres rabougris, juste entrecoupées de maigres couloirs de "vraie" végétation le long des cours d'eau. C'est bien simple, c'est tellement moche et cafardogène que même les animaux en sont quasi absents.

Notre premier contact avec les mopanes en sera une forêt verte



là, c'est franchement riant avant ce qui nous attend par exemple derrière cette borne



Heureusement, nous approchons de Shimuwini Bushveld Camp, on espère que le camp sera aussi sympa que celui de Talamati.

Malheur à celui qui comme moi n'a que deux petits yeux pour suivre ce carnet que six mains agiles remplissent à vitesse grand V. S'il perd le fil, il lui faudra un sacré bout de temps pour rattraper son retard. Ouf, bien essoufflé, je suis enfin à jour et c'etait un bonheur de reprendre ce voyage avec vous enfin sous le soleil. Cette belle lumière donne du peps aux images et, on le sent, du moral aux narrateurs. Chic !

Merci Yvon
En route donc pour les 11 km qui nous séparent du camp.
Les alentours sont secs, archisecs.
Cet énorme baobab émergeant des mopanes est bien attaqué par les éléphants et n'a pas la moindre feuille



et on se demande comment la Fireball lily a réussi à fleurir

Je commence à m'inquiéter un peu, espérons que le camp sera situé dans un endroit plus accueillant ! Je reprends un peu espoir en trouvant un piafou déjà rencontré ailleurs, mais c'est toujours avec un grand plaisir qu'on le photographie, d'autant qu'il aura bien joué avec nous dans les branches !
Pas de chance quand même, c'est son cousin soufré qui nous manque, toujours pas de coche

238 - Gladiateur de Blanchot - Malaconotus blanchoti - Grey-headed Bush Shrike



Une petite femelle de Nyala salue notre arrivée, c'est le premier mammifère depuis des kilomètres !
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et nous voici enfin à destination

On rentre dans une partie du parc que je ne connais pas je vais suivre ça avec attention. Je suis jamais monté plus haut que Olifant

Superbe le Gladiateur. Je me suis contorsionné à travers le toit ouvrant mais je n'ai pas réussi à en tirer une photo potable...

On arrive donc à Shimuvini en fin de matinée, trop tôt pour s'installer directement dans la villa qui nous est attribuée. Le camp est tout en longueur sur le bord de la Letaba et un affût a été construit en surplomb de la rivière. On s'y rend donc en attendant que le ménage soit fini dans la villa. Pas énormément de choses, il est presque midi et la chaleur est intense. On arrive quand même à voir quelques oiseaux :

240-241. Cratérope fléché, Turdoides jardineii, Arrow-marked Babbler





242. Tchagra à tête brune, Tchagra australis, Brown-crowned Tchagra



243. Amarante du Sénégal, Lagonosticta senegala, Red-billed Firefinch

On arrive quand même à voir quelques oiseaux :

oui ! Enfin un nouveau pour nous !

244 - Merle kurrichane - Turdus libonyana - Kurrichane Thrush



et plus connu mais sympa quand même

245 - Bulbul tricolore

Les bungalows sont en ligne face à la retenue sur la rivière, un peu en surplomb (ça vaut mieux !).

Devant les bungalows, un grand espace d'herbe (régulièrement arrosé) parsemé d'arbres et qui descend doucement jusqu'à la clôture électrifiée qui longe la rivière.



Nous prenons possession de notre demeure, très grande et confortable, nous déjeunons sur la terrasse. Dietmar et Florence décident de rester dans le camp qui offre un affût sur la rivière et sans doute pas mal d'opportunités d'observation, bien que pour le moment tout le monde soit réfugié à l'ombre ou dans l'eau, la température doit frôler les 35 degrés.

L'affût ( le soir) et la rivière depuis la clôture.

Alors que Catherine et Bernard reprennent la voiture pour explorer l'extérieur du camp, et que Florence se repose avec un bouquin dans la villa, je décide de faire un tour le long de la rivière, malgré la chaleur.

Un vieux Buffle solitaire paît à quelques mètres de la clôture et fait un brusque mouvement vers moi, tête bien levée, quand il se rend compte de ma présence. Je préfère ne pas tester la solidité de la clôture, électrifiée, et m'éloigne rapidement. Quelques temps après, j'ai de nouveau la possibilité de le photographier :

246. Buffle d'Afrique , Syncerus caffer, African Buffalo



Sur la rive opposée, des Koudous viennent boire, une caravane d'Eléphants passe...

247. Grand Koudou, Tagelaphus strepsiceros, et Eléphant d'Afrique, Loxodonta africana

248-249. Guêpier nain, Merops pusillus, Little Bee-eater





250. Guêpier à front blanc, Merops bullockoides, White-fronted Bee-eater

Sur la pelouse régulièrement arrosée et bien entretenue :

251. Huppe d'Afrique, Upupa africana, African Hoopoe



252. Vanneau armé, Vanellus armatus, Blacksmith Plover

En revenant vers la villa, je tombe sur une rareté en pleine journée, qui serait passée inaperçue si elle n'avait légèrement bougé et fait bruisser les feuilles mortes. L'identification entre Lièvre des fourrés et Lièvre du Cap est bien ardue (l'un étant gris-brun alors que l'autre est roux-gris même sans être daltonien, c'est pas évident; l'un ayant le ventre entièrement blanc et l'autre non, mais je n'ai pas eu l'occasion de le retourner...) donc corrigez-moi si je me trompe, mais je pense qu'il s'agit plutôt d'un

253-254. Lièvre du Cap (Lepus capensis), Cape Hare

Tes guêpiers nains sont magnifiques et les oreilles du lièvre au soleil ! un plaisir à voir ou revoir (les anciens de nundafoto se souviennent peut-être d'un certain lièvre de Samburu).
Les taxonomistes y sont allés fort en baptisant ce lièvre qu'on trouve d'un bout de l'Afrique sub-saharienne à l'autre.

Bernard et moi, après quelques observations dans le camp, bien moins intéressantes que celles de Dietmar, sommes sortis en voiture sous le cagnard dans l'idée de revisiter les arbres déjà explorés le matin, celui du gladiateur semblait prometteur.

Un arrêt sur des buffles nous permet de constater qu'il n'y a pas que des Piqueboeufs à bec rouge au Kruger ! Les "becs jaunes" sont bien présents au nord du parc.

255 - Buffles et Piqueboeuf à bec jaune - Buphagus africanus - Yellow-billed Oxpecker




Côté rivière



côté mopanes



Ici les termitières sont hautes et pointues

Il y a peu d'activité dans les branches, sans doute la chaleur, et puis les arbres du camp avec l'herbe continuellement arrosée sont sans doute bien plus attrayants.
Mais nous serons quand même récompensés par l'observation d'un bruant complaisant

256 - Bruant à poitrine dorée



il ne chante pas, il cherche de l'air
257 -


Retour au camp et braai avec Dietmar qui arrête pas de bouger (il aurait fallu 3 secondes d'immobilité)

Superbe ton bruant Catherine
Et j'ai toujours un petit faible pour les guêpiers, en particulier le nain.

Ensuite... ensuite nous faisons connaissance de la forêt de mopanes. Pour moi, elle était évocatrice des romans d'Alexander Mc Call Smith. Ah Mma Ramotswe prenant son thé rouge en humant les senteurs venues de la forêt de mopanes !
Ah l'ambiance des romans d'Alexander Mc Call Smith mettant en scène Mma Ramotse et sa vieille guimbarde... que l'on retrouve un peu dans les quelques épisodes télévisés de Arte
Bref, ces ambiances me rappellent un long passage de piste sablonneuse dans le parc national de Chobe pour rejoindre Savuti où il n'y a rien, absolument rien, pas de vie, à part du sable et de la chaleur.
Catherine, le bruant est superbe, ainsi que le Merle kurrichane et le gladiateur.
Dietmar, bravo pour les images du lièvre ! Les guêpiers ne sont pas en reste.