SUJET : Patagonie

Le tri des photos a vraiment été dur à opérer. Le corps à l'étirement ou au repos, la langue tirée, les yeux perçants ou super relax, bref toutes les positions y sont passées.

311. Puma (Puma concolor)


312. Puma (Puma concolor)


313. Puma (Puma concolor)


314. Puma (Puma concolor)


Ginger fait une petite "lèche" à Fred.

315. Puma (Puma concolor)

Nous quittons la fine équipe sur un dernier regard de Ginger.

316. Puma (Puma concolor)


Nous ne le savons pas encore mais le jour 5 sera moins prolifique. Il faut aussi décider: J'ai demandé à Diego une journée « sans puma » pour aller voir les principaux sites de la région. Après un coup d’œil sur les prévisions de la météo, nous décidons d'y consacrer le jour 6. Le jour 5 serait plus ensoleillé et nous espérons en profiter pour avoir de belles lumières dans les pelages. Malgré le départ toujours aussi matinal, la fine équipe R-G-F a déménagé. La lente procession à travers les milliers d'hectares de l'hacienda même en 4x4 prend du temps. La jumelle thermique ne donne rien, rien de rien. Désespérant. La réalité de "puma tracker" se fait bien sentir: nous avons eu une chance incroyable les 1er jours et le quotidien est plus fait de recherches que d’observations incroyables .

Aux jumelles optiques, nous voyons quand même un puma seul se déplacer sur une crête pas loin du petit lac où nous les avions attendus 2 jours avant. Impossible de discerner qui est l'individu, mais il est assez gros, donc plutôt format "monsieur". Nous allons à vive allure vers le site mais nous le perdons de vue aux abords d'un décrochement rocheux. Nous abandonnons le 4x4 et prenons le matériel sur le dos sans le trouver Où le bougre est-il donc passé? Soudain de l'autre côté de la crête, nous apercevons Sol et son dernier petit. Diego hésite et décide de se concentrer pour trouver le mâle. Nous laissons filer Sol. Diego vient d'enfreindre la règle n°1 "Ne jamais abandonner un puma que l’on a en vue. Jamais". Nous allons crapahuter pour trouver le mâle sans succès pendant 1 heure et nous ne retrouverons plus Sol.

Ne jamais oublier la règle 1! Nous ne verrons aucun puma de la journée. Et quand on voit un puma, on peut faire des images de puma. C’est assez simple mais ça marche!

A la fin du jour, sur la route, nous tombons sur un des rares jeunes du coin qui spottent la journée le long de la route. Ils n'ont pas le droit de rentrer dans le parc ou l’hacienda car ils ne sont pas guides et ne pourraient pas payer les fees d’accès mais amènent quelques touristes locaux spotter les pumas vus pas trop loin de la route contre des pourboires. Quand il y a une observation comme le jour 1, c est plus facile. Mais même dans ces cas là, nous n’avions eu que 2 voitures qui s’étaient arrêtées en 4 heures, et encore 10 minutes max! On les appelle les "pumas boys". Les plus persévérants deviendront guide.

Un des "pumas boys" nous dit avoir vu un puma en contre bas vers le lac Sarmiento. Nous garons le 4x4 sur le bas côté et prenons le minimum pour photographier.

Nous allons tomber sur Sol, seule avec une sacrée blessure à la poitrine. On dirait qu'elle cherche son petit. Diego est passablement énervé: Inquiet pour le petit mais aussi de ne pas avoir suivi Sol quand nous l'avons vu le matin. Qui sait, nous aurions pu tomber sur la rencontre de Sol et de ce mâle furtif. Pour Diego ce sont les images d'une vie qui se sont peut-être envolées. Je vais entendre souvent parler de la règle 1 dans la voiture!

317. Puma (Puma concolor)


318. Puma (Puma concolor)


319. Puma (Puma concolor)


L'entaille est sévère. Rien ne permet de dire que c est une bagarre ni avec qui mais les hypothèses vont bon train surtout que le petit est introuvable.

316. Puma (Puma concolor)

Quel suspense, tu fais monter la pression

J'aime beaucoup l'image 316 ou l'on croise le regard du fauve majestueux mais aussi sûr de lui

La vie n'est pas un long fleuve tranquille chez les pumas (comme chez tous les grands prédateurs d'ailleurs), c'est un combat de chaque instant, rien est acquis.

Merci Jean-Christophe pour la narration de cette histoire passionnante.

Et c'est la dernière fois que nous verrons Sol. Diego est bien tenté de patrouiller tout le lendemain mais sait que le vent sera fort, que les pumas seront à l'abri et que Sol a déjà perdu son 3è rejeton. Donc de veines recherches en perspective. Je dis à Diego que tout programme me convient. Après plusieurs heures de tergiversation, on fera quand même les sites et paysages du parc.

Autant dire que je n'ai jamais vu autant de vent en montagne. Dès le lever du soleil, on tient à peine debout pour prendre les photos. Le lever du soleil est une splendeur. A cette occasion, je me suis replongé dans un livre de Galen Rowell " Mountain Light". Franchement, çà m'a donné envie d'investir dans un bon trépied et un bon grand angle! Au moins les montagnes et les paysages sont toujours là et il ne faut pas leur courir derrière. L'autre avantage, c'est que une fois la "golden hour" passée, on peut repartir dormir jusqu'au coucher du soleil

Donc pardonnez-moi encore de m'être allégé pour ce voyage. A part la 317 prise au 70mm du 70-200, tout est encore pris à l'iphone qui donne quand même de quoi retravailler les contrastes.

317. 70mm


318. Une tuerie de lumière


319.


320.


321.


Tout çà en quelques kilomètres et quelques dizaines de minutes.

Nous allons nous arrêter dans un petit parc en bord de lac. Il y a un peu moins de vent et nous espérons y trouver quelques oiseaux.

322. Caracara huppé (Caracara plancus)


323. Bruant chingolo (Zonotrichia capensis)


324. Chevêchette australe (Glaucidium nana)


325. Pépoaza oeil-de-feu (Pyrope pyrope)


326. Renard de Magellan (Lycalopex culpaeus)

326. Bruant chingolo (Zonotrichia capensis)


Je fais appel à un ami ou alors je fais le 50/50 pour la 327.

327. Phrygile à tête grise (Phrygilus gayi) ou Phrygile de Patagonie (Phrygilus patagonicus)


328. Brassemer de Patagonie (Tachyeres patachonicus)


Nous quittons le parc et le lac pour nous rendre dans l'enceinte d'un hôtel. Je suis un peu perplexe à l'idée d'aller prendre le déjeuner dans un hôtel mais le site est superbe: bord de lac, une rivière coule au milieu de la prairie bordée par une petite forêt. Nous allons prendre le casse-croute en bord de rivière, sans personne, une fois de plus.

329. Ouette à tête grise (Chloephaga poliocephala)


ai-je droit à un 2ème joker pour la 330 ?

330. Buse tricolore ou Buse de Patagonie ou encore?

La saga pumas continue et c'est un vrai plaisir.
Je rejoins Patrice pour la narration qui nous immisce dans les familles de félins.

Quels paysages, tu as eu de très belles lumières, c'est fantastique dans cette région.

Et pour finir une belle brochette de piafous, très belle Ouette à tête grise

327 et 330? Faites vos jeux? Aucune tentative?

331. Ouette à tête grise (Chloephaga poliocephala)


en famille, et aussi le "quasi menacé"

332. Canard à lunettes (Speculanas specularis)


ou la plus commune mais aussi farouche

333. Ouette de Magellan (Chloephaga picta)


334. Buse aguia (Geranoaetus melanoleucus)


Nous changeons de site pour tenter un nouveau lodge avec Pic de Magellan. Mais nous ferons chou blanc. Les jardins sont parsemés de

335. Quiscale austral (Curaeus curaeus)


mais c'est tout. Le barman de du restaurant nous montre une photo "gros plan" de pic de Magellan prise juste à l'entrée du bâtiment avec son téléphone. Il nous dit que le pic vient souvent mais à priori pas quand nous sommes là.

Nous tentons un dernier coin arboré pour des chouettes mais le résultat s'avèrera identique à celui du pic de Magellan. On ne peut pas être verni tout le temps. Heureusement, il reste les montagnes et les glaciers avec une météo qui se couvre vite.

336.


en enfin un dernier pic quelques mètres avant le retour au lodge.

337. Pic du Chili (Chilean flicker)

Nous voilà donc au dernier jour. Vous réalisez désormais que si "y'a pas de pumas, y'a pas beaucoup de photos". Celle-ci démarre aussi mollement que l'avant dernière journée. Peut être même encore plus mou car nous n'avons même pas besoin d’enfreindre la règle n°1.

La matinée se déroule plutôt au rythme des proies, en vie.

338. Guanaco (Lama guanicoe)


339. Guanaco (Lama guanicoe)


et aucun guetteur ne vient troubler le bruit du vent

340. Nandu de Darwin (Rhea pennata)


341. Nandu de Darwin (Rhea pennata)


et après 327 et 330, 342 jamais 2 sans 3 langues au chat

342.

“Saint Puma” veille au grain. Alors que nous allons rentrer, nous nous arrêtons pour voir si Sol est encore dans la zone du Lac Sarmiento où nous l'avions vue l'avant veille. Les quelques minutes de spot ne donnent rien et - véridique - alors que nous rentrons dans la voiture, un guanaco hurle à nous en faire décrocher nos trépieds.

Le guanaco regarde à l'opposé du lac. Nous escaladons la pente à toute allure et nous nous séparons d'une dizaine de mètres pour ratisser plus large. Nous entendons des miaulements mais ne discernons rien. Il fait sombre. Entre le regard du guanaco et les miaulements intermittents, nous grimpons, descendons, faisons des traversés pendant 20 bonnes minutes entre pas de charge et pas feutrés, qui me rappelle que j’ai bien fait de faire un peu de mise en forme physique avant de partir !

343. Puma (Puma concolor)


Soudain un puma surgit entre nous 2 dont on ne sait d'où. Urps! Moment de frayeur. Son regard pose 2 ou 3 secondes en ma direction. Ne plus bouger. C'est une femelle qui file à toute allure. Elle fonce sur la crête. C'était déjà une chose de s'approcher de pumas “relax” autour de une carcasse, c’en est une autre de se promener à la nuit tombante et de se trouver nez à nez avec cette charmante demoiselle!

344. Puma (Puma concolor)


Je manque la photo du séjour avec la pleine lune au dessus du puma sur la crête. Non pas que je ne sois pas prêt mais simplement que je suis trop près au 500mm! Donc vous n'avez qu'à imaginer la 344 avec la lune jaune bien ronde au dessus du puma à 18000 ISO quand même.

Elle finit de filer. Diego me demande de mitrailler car il ne la reconnaît pas. Je lui ai envoyé la photo pour identification mais je n'ai pas reçu de verdict.

Le lendemain, jour de retour vers Punta Arenas via “Muerto Natales” avec un arrêt café le long d'un lac, le temps d'un dernier clin d’œil de Chevêchette, qui semble dire “tu pars déjà? Tu reviens quand?”

345. Chevêchette australe (Glaucidium nana)


Je vous passe la route du retour avec la musique merengue et latino à fond. Le chauffeur du taxi est assez surpris de trouver du “Roberto Torres” dans ma playlist (Cavallo viejo” pour les connaisseurs) ainsi que d'autres exquisités sud américaines. Retour via Paris non sans avoir survécu à une alerte à la bombe à l'aéroport de Punta Arenas en complet lockdown et avoir pu bénéficier d'un surclassement "miles" en business. Le bonheur de dormir durant les 14 heures de vol et de (re)visionner les milliers d'images. Bref, un séjour (un autre) inoubliable qui se termine. 15 pumas différents observés :

Petaka et ses 3 petits
Blinka et ses 2 plus grands
Sol est ses 3 petits
Rupestre, Ginger et Fred
L'inconnue du dernier jour

à des distances parfois si proches que j’ai encore besoin de voir les photos ou vidéos prises par la compagne de Diego des scènes générales où nous sommes de devant les pumas pour être sûr de ne pas avoir rêvé. J‘aurais signé pour le quart de la moitié du tiers des observations avant le départ: je me rappelle encore que Diego m’avait envoyé 2 photos de bébés pumas 2 ans auparavant… en me disant … “j’espère que tu pourras les voir!”

Rêves exaucés

Merci de m’avoir suivi.

Que de beautés dans ce fil, toujours un plaisir immense de croiser les pumas

Le paysage est au moins aussi extraordinaire, quel lieu magique

Pour la Phrygile il me semble que c'est celle de Patagonie et le rapace me fait penser à un jeune caracara chimango

Merci du voyage

Merci Jean-Christophe pour ce beau voyage en terre des pumas.

Des paysages exceptionnels, des familles de pumas extraordinaires, des images fabuleuses avec une proximité impensable

Que dire de plus...... Encore merci pour ce fil passionnant .

Merci pour ce retour en Patagonie, une région fabuleuse! Tu nous le prouve une fois encore

Pour la 342 je dirais un Dormilon à ventre roux, à confirmer.

Merci mime. Ta proposition de dormillon à l air correcte. Que penses tu pour Phrygille: “Patagonie” ou “à tête grise”