SUJET : C'est le nooorrrrrd.... Entre glace et faune.

Je l'avoue, je rechigne à faire des carnets de voyage. Il faut préparer les images, passer du temps à la rédaction, publier les épisodes du voyage avec régularité, bref, c'est chronophage. Comme la plupart des retraités mes diverses activités, de photographe, de dessinateur qui peint, de graphiste parfois, de webmaster par moment et autres galères dans lesquelles je m'engouffre avec un talent peu commun, il ne me reste pas une minute de libre.

Ceux qui me connaissent bien le savent, j'ai une faculté toute particulière pour me surcharger d'activité. Alors, rentrant du Svalbard, je me dis que pour une fois, je devrais vous infliger un carnet de voyage. Rassurez-vous, je vais limiter mes ambitions. Pas trop de texte, quelques images et une durée pas trop longue afin que la torture reste supportable.

Bon ben c'est parti !
Enfin, c'est presque parti, parce que je dois trier les images et rédiger un minimum. pour l'instant, je n'ai encore rien fait. Et c'est à ce moment là que je m'aperçois qu'une fois de plus, quel talent, j'ai mis mes doigts dans l'engrenage d'une machine infernale. Je suis décidément très doué pour ça.

Pour situer les choses pour les quelques-uns qui ne connaîtraient pas les lieux, le Svalbard, c'est ça.

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Un groupe d'îles au nord du nord, là où il fait froid. Enfin, ça, c'était avant le réchauffement parce que nous, on n'a pas eu froid. Il a même  fait super beau. J’ai pris des coups de soleil à minuit (oui, je brûle au moindre rayon). Bref, le Svalbard, c'est le Nooorrrrrd.

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Je l'avoue, je rechigne à faire des carnets de voyage

Ben ça valait le coup d'attendre ! ça c'est de la présentation

Comme vient de me dire ma blonde,

ça aurait été vraiment dommage qu'Yvon ne fasse pas de carnet, car il raconte bien

!
Et il photographie vach'tement bien, ça, elle ne l'a pas dit parce qu'elle a coutume de ne pas sortir des évidences connues de tous...
Merci, merci, merci, Yvon, nous allons nous régaler (contrairement à ma blonde, il peut m'arriver d'énoncer des évidences évidentes pour tous).

Salut Yvon,
Tu ne supplicieras personne avec ton carnet, bien au contraire.

Ohhhh, ça a l'air cool ce coin où tu es allé Yvon !!!
J'ai hâte de le découvrir

Avec la chaleur qu'il fait, ça nous fera du bien à tous (même si j'ai cru comprendre que c'était la canicule aussi là-bas )

Yvon écrit: Je l'avoue, je rechigne à faire des carnets de voyage...

Ah ben y'a pas que moi alors

Comme je te comprends, mais maintenant que tu as commencé, et après cette excellente introduction, il va bien falloir nous donner du grain à moudre, des images à commenter, et des textes à savourer !

Alors au boulot, on attend

Merci à vous d’accueillir si favorablement ce carnet. Je vais faire des efforts pour ne pas vous décevoir.
Je suis particulièrement content de faire découvrir à Olivier une région qu'il ignore et des animaux inconnus pour lui.

3h45 à la pendule quand j'ouvre un oeil en me disant qu'un jour il faudra que j'aille cracher sur la tombe du type qui a inventé le réveil-matin. Surtout que "réveil" n'est pas le terme qui convient à l'état de semi-sommeil qui m'habite jusqu'à ce qu'une bonne douche me réveille pour de bon.

Je file prendre un café salutaire en enjambant les bagages qui encombrent l'entrée. Quatre gros sacs et 3 valises-photos. Il faut dire que nous partons à 4 pour un voyage qui se veut plus familial que photographique, mais photographique quand même, vous me connaissez. D'ailleurs, nous serons 3 sur 4 à faire des images. Paul, notre fils cadet, Patricia et moi jouerons du déclencheur. Paul utilisera mon Olympus E-PL5 avec le 14-40 et le 40-150 du kit. Patricia prendra le léger et performant Olympus OMD-EM1 et son excellent télé 40-150 plus le convertisseur x1,4. Pour ce qui me concerne, je prends mes 2 Canon (5d3 et 7D2) avec le 200-400 et le 600 (je ne voulais pas le prendre, mais on ne sait jamais).

Pour ce voyage dans le froid, nous avons choisi Grands Espaces. À cela deux raisons : la première c'est qu'ils offrent un confort compatible avec un voyage familial sans pour autant nuire aux opportunités photographiques qui restent une priorité, la seconde parce que des amis ont plusieurs fois voyagé en arctique avec eux et ils restent intarissables sur les compétences des équipes et en particulier celles de Christian Kempf le chef d'expédition.
Pour ce voyage, Grands Espaces a affrété un Boing 737 d'Europe Airpost pour un vol direct.

Comme toujours, les bagages à main photographiques font l'objet d'une restriction pondérale. Ici, ils limitent à 8kg alors que sur son site la compagnie indique 5kg. Devant autant de cohérence, nous décidons que ce sera 8kg, non, mais. Il faut ruser pour que ça passe. Les Samsonite ultralégères à roulette  (1,9 kg quand même) reçoivent les télés et un ou deux objos complémentaires pour arriver à 8kg. Le tout est emballé et calé avec du papier bulle. Après pesage, on ajoute les boîtiers (2 bons kg). Ma veste photo les avalera dans ses grandes poches un peu avant l'enregistrement. Ils rejoindront la valise en douce après le contrôle.

À l'enregistrement, comme souvent, un passager avec un Kiboko bien chargé de matos se fait chicaner pour ses 13,5kg sur le dos. Ça discutaille, ça tergiverse, ça pinaille et au bout d'un moment il finit par passer. Nous, avec nos 8kg pile-poil par valise, on est des bons élèves et surtout, on se réjouit d'avoir Paul qui porte une partie de notre équipement en nous évitant d'exploser les compteurs.

7h30, comme prévu, on décolle pour 4 heures et trente minutes de vol.

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Vous l'avez compris, la photo n'est pas de moi. Je l'ai empruntée sur le site d'Europe Airpost en imaginant qu'ils toléreront cette pub gratuite.

Je suis déjà fatigué, je m'attendais à mieux, rien à voir sur ces iles , ha bon ! kekeun me souffle dans l'oreille que ce n'est pas commencé !
Alors Yvon ! que fais tu !

Vous l'avez compris, la photo n'est pas de moi

Quoi !!! T'as pas encore acheté un drone ?

Nous atterrissons à l'heure prévue à l'aéroport international de Longyearbyen capitale du Svalbard. Dit comme ça, ça en jette. En réalité, il s'agit d'une piste collée à un hangar aux aménagements minimalistes et d'un village de 2000 habitants. Sous la petite bruine bien fraîche qui nous change de la canicule. On nous a prévu une tournée en car pour apprécier les curiosités du coin. Que de merveilles, les parties désaffectées de la mine de charbon, la station météo, l'église, la poste, le supermarché et surtout, les toilettes publiques immondes dont je ne vous dis rien de plus (à vous d'imaginer). Le truc, c'est que nous avons quatre heures à tuer à Longyearbyen avant d'embarquer sur le Sea Spirit. Donc, on fait avec ce que l'on a.

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Enfin 17h, nous embarquons et tout change. Nos cabines, classe "économique" (une pour mon épouse et moi, l'autre pour Paul et sa grand-mère) s'avèrent très confortables et plutôt spacieuses.

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Pour quitter le quai, nous nous prêtons tous à l'exposé sur la sécurité et à l'exercice d'évacuation. Aussitôt fait, le Sea Spirit largue les amarres. Direction le fjord de La Croix en navigation de nuit.

Vous avez remarqué ma petite attention. En effet, j'ai choisi une carte qui permet à chacun d'entre vous de réviser son norvégien. Ne me remerciez pas, "det er bra hjerte»

Je commence par vous livrer quelques paysages parce que lors de ce premier contact avec l'Arctique, la glace, le calme, l'espace, me fascinent.

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Ensuite, je vous livre mes premiers animaux avec une immense satisfaction. J'adore les macareux moines, mais je n'en ai jamais vu de près et encore moins photographié. Alors, vous pensez bien que je ne résiste pas à vous poster cette photo. Je sais, elle est très moyenne, mais je sais aussi que vous me pardonnerez, c'est mon premier puffin.

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C'est aussi mon premier renne.

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Et un banal goéland bourgmestre avec son petit.

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Comme vous l'avez remarqué, le premier jour, je suis toujours un peu "gauche" pour les photos. J'ai besoin de trouver mes marques, de me situer dans le nouvel environnement et il me faut aussi un temps de reprise en main du matériel. Il est vrai que depuis un moment je fait moins de photos qu'avant. Heureusement, c'est comme le vélo, il suffit de s'y remettre.